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Dans la presse locale

Don d’organes : « Louis a permis à quatre personnes d’être sauvées »


Cela fera dix ans, en fin d’année, que Louis Jacquemard, 18 ans, étudiant en Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) au Creusot, a été victime d’un accident de la route sur la RCEA. Depuis son décès, ses proches s’impliquent pour promouvoir le don d’organes.



Le Trophée Louis-Jacquemard est organisé à Étang-sur-Arroux par l’Épide de Velet, en collaboration avec la famille Jacquemard. Un moyen d’attirer l’attention sur l’importance du don d’organes. Photo d’archives Ketty Beyondas


Quand leur fils est déclaré en état de mort cérébrale, après un accident survenu le 11 décembre 2015 sur la RCEA, à hauteur de Blanzy, Fabrice et Nancy Jacquemard n’hésitent pas. Ils donnent leur feu vert au service de Coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissu du CHU de Dijon, où Louis a été transféré. « Avant son accident, nous en avions parlé. Il avait un copain qui était resté dans un semi-coma pendant deux ans, après un accident. Louis, qui était très sportif, nous avait dit que, pour lui, ce n’était pas envisageable », explique son père.


Lever le tabou

Avec l’association “De tout cœur avec Louis”, ses parents se fixent un objectif : lever le tabou qui entoure toujours le don d’organes. « Si le principe est que nous sommes tous potentiellement donneurs, dans la réalité le personnel soignant demande l’autorisation aux familles et on a encore entre 40 et 45 % de refus. Anticiper facilite les choses », constate Fabrice Jacquemard. En 2015, ce sont le cœur, le foie, un rein, la cornée et une partie du système vasculaire qui ont été prélevés. « Louis a permis à quatre personnes en urgence vitale d’être sauvées », explique-t-il.



Louis Jacquemard est décédé à l'âge de 18 ans. Photo D.R.

« On accepte mieux le décès »

Cette idée permet aux proches du jeune homme de se dire « qu’il n’est pas mort pour rien ». Si on ne se remet jamais de la mort d’un enfant, « on accepte mieux le décès. Louis avait un esprit d’équipe. Cela correspond à sa personnalité ».


Parler du don d’organes régulièrement permet de lever les réticences. « Quand on nous a rendu le corps, c’était comme s’il avait eu une opération. Lors des prélèvements, ils prennent tellement soin du corps et de la dignité de la personne ». Il poursuit : « Aucune religion ne s’oppose aux dons d’organes. Et il n’y a pas de limite d’âge. »


Des villes ambassadrices

Dans la lignée de l’Agence régionale de santé de Bourgogne Franche-Comté, qui se positionne comme ambassadrice du don d’organes, l’association “De tout cœur avec Louis”, qui organise tous les ans un trophée sportif en son souvenir, compte déjà une demi-douzaine de municipalités ayant rejoint le mouvement des villages ou villes ambassadeurs ( lire par ailleurs ).

Parmi eux, le premier, celui d’Étang-sur-Arroux, où vivent les parents de Louis. Le maire de Saint-Laurent-d’Andenay, qui vient de recevoir une greffe de poumons, vient également d’inscrire sa commune sur la liste des villes ambassadrices. Et la liste va encore s’allonger : la ville du Creusot doit bientôt rejoindre le mouvement.


Susciter la parole : l’objectif des panneaux à l’entrée des communes

« Les communes signent une charte. Des panneaux sont apposés à l’entrée des communes. L’idée est toujours de susciter la parole, pour qu’on en parle dans les voitures », insiste Fabrice Jacquemard.


Louis avait un esprit d’équipe. Cela correspond à sa personnalité.

Louis Jacquemard




Le principe du consentement présumé s’applique

En France, le don d’organes et de tissus est régi par les lois de bioéthique. Le principe du consentement présumé s’applique : il faut avoir exprimé son refus de son vivant, soit en informant ses proches, soit en s’inscrivant sur le registre national des refus. Le don d’organes est gratuit, la loi interdit toute rémunération en contrepartie de ce don. Ce don est également anonyme : le nom du donneur ne peut être communiqué au receveur, et réciproquement. La famille du donneur peut, si elle le demande, être informée des organes et tissus prélevés, ainsi que du résultat des greffes.





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