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Saint-Laurent-d’Andenay s’engage pour le don d’organes

« Grâce à lui, je suis toujours en vie » : greffé du poumon, le maire de Saint-Laurent-d’Andenay s’engage pour le don d’organes

Après une greffe du poumon en décembre, le maire de Saint-Laurent-d’Andenay a repris ses fonctions et son combat. Sa commune est officiellement devenue ambassadrice du don d’organes. Un symbole fort accompagné d’actions pour sensibiliser et sauver des vies.



Ce dimanche 23 mars, le maire Félix Moreno et les représentants d’associations ont officialisé l’engagement de la commune comme village ambassadeur du don d’organes.  Photo Allan Gronowski
Ce dimanche 23 mars, le maire Félix Moreno et les représentants d’associations ont officialisé l’engagement de la commune comme village ambassadeur du don d’organes. Photo Allan Gronowski

En évoquant son donneur, sa voix vacille, ses yeux se ferment et se perdent un instant. Félix Moreno marque une pause, emporté par la force d’un moment poignant. « Je ne saurai jamais qui est mon donneur. J’aurais voulu le remercier, lui et sa famille. Grâce à lui et à eux, je suis toujours en vie. » Le maire de Saint-Laurent-d’Andenay sait d’où il revient. Atteint d’une maladie rare sans traitement, il a pu bénéficier d’une greffe d’un poumon le 16 décembre dernier à Paris. Aujourd’hui, il est de retour à la tête de la mairie. « Ce n’est pas encore la pleine forme, il faudra du temps », concède-t-il. Ce temps, il compte aussi le consacrer à soutenir le don d’organes. Ce dimanche 23 mars, Saint-Laurent-d’Andenay est devenu officiellement village ambassadeur du don d’organes. Tout un symbole.



Le maire a signé la charte des communes ambassadrices du don d’organes.   Photo Allan Gronowski
Le maire a signé la charte des communes ambassadrices du don d’organes. Photo Allan Gronowski

« On peut tous être amenés à recevoir un jour »

« Depuis l’opération, j’ai du mal à maîtriser mes émotions », explique Félix Moreno. Et personne ne lui en voudra. Des émotions, des périodes de doute, il en a traversé ces dernières années, avant et après sa greffe. « Est-ce qu’elle prendra ? Ma condition physique la permettait, je ne souffrais d’aucune autre pathologie. J’ai eu une chance inouïe, car ma santé se dégradait. » Aux habitants et élus présents, il s’adresse en tant que maire, greffé et donneur d’organes. « Je l’étais déjà avant mon opération. Cela va de soi, ça ne peut pas être autrement, martèle-t-il. La vie est pleine d’incertitudes, on peut tous être amenés à recevoir un jour. »



Maire du Creusot et président de la CUCM, David Marti a lui aussi signé la charte.   Photo Allan Gronowski
Maire du Creusot et président de la CUCM, David Marti a lui aussi signé la charte. Photo Allan Gronowski

« Un magnifique geste de fraternité »

Même si la loi prévoit que toute personne est donneuse sauf refus de son vivant ( lire par ailleurs ), le nombre de greffes reste insuffisant. « 22 600 personnes sont en attente d’une greffe, alerte Félix Moreno. Et deux à trois personnes par jour décèdent, faute de greffe. » Alors faire de son village un ambassadeur du don d’organes apparaissait comme une évidence. Des panneaux devant la mairie et aux entrées de la commune sont désormais le symbole d’une action qui va plus loin. « Nous ne sommes qu’un petit village, mais nous apportons notre pierre à l’édifice, souligne le maire. Être commune ambassadrice, c’est participer à un mouvement de solidarité national qui permet de sauver des vies chaque année. C’est diffuser, informer sur le don d’organes, un magnifique geste de fraternité. » Après avoir signé la charte avec les associations France Adot 71 et “De tout cœur avec Louis” , Félix Moreno marque une pause. « Voilà, notre action démarre », lance-t-il d’une voix ferme et assurée.




« Les gens sont pour, mais ne le disent pas »


« Il faut en parler en famille, entre amis, connaître le positionnement de chacun. » Les conseils d’Annie Vannier, présidente de l’association “De tout cœur avec Louis ”, sont simples mais encore peu appliqués. « 80 % des Français sont favorables au don d’organes et de tissus, mais le taux de refus des familles après un décès augmente de 13 %, se désole-t-elle. C’est très compliqué de prendre des décisions si on n’en a pas parlé avant. »


« Même les gens malades peuvent donner »

Fabrice Jacquemard est le père de Louis, malheureusement décédé en 2015. Le don de ses organes a permis de sauver quatre personnes. « On espère inverser la tendance : les gens sont pour, mais ne le disent pas, regrette-t-il. On peut être donneur petit, et même les gens malades peuvent donner leurs organes. Notre rôle est d’informer. » Impliqué dans ce combat, il voit quand même des motifs d’espoir. « Plusieurs communes, comme Les Bizots, Perreuil ou Montchanin sont devenues ambassadrices. »


A. G.

Source le jsl du 24 mars


Repères - Ce que dit la loi sur le don d’organes


En France, le don d’organes et de tissus est régi par les lois de bioéthique. Les trois grands principes sont le consentement présumé, la gratuité du don et l’anonymat entre le donneur et le receveur.


▶  Principe du « consentement présumé » : en France, la loi indique que nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus de donner (soit en informant nos proches, soit en s’inscrivant sur le registre national des refus).


▶  Gratuité : le don d’organes est un acte de générosité et de solidarité entièrement gratuit. La loi interdit toute rémunération en contrepartie de ce don.


▶  Anonymat : le nom du donneur ne peut être communiqué au receveur, et réciproquement. La famille du donneur peut cependant être informée des organes et tissus prélevés, ainsi que du résultat des greffes, si elle le demande.


Source : dondorganes.fr


Les chiffres clés sur le don d’organes en France


▶  15 personnes sont sauvées chaque jour en France grâce au don d’organes.


▶  22 585 patients sont inscrits sur la liste nationale d’attente pour une greffe d’organe, dont 11 666 patients en liste d’attente active (donc immédiatement éligibles à une greffe d’organe).


▶  6 034 greffes ont été réalisées en 2024, un niveau plus atteint depuis 2017.


▶  80 % des Français restent largement favorables au don d’organes et de tissus après leur décès.

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