Hommage à Louis Jacquemard
Hommage à Louis Jacquemard : « Il ne passe pas un jour sans que tu vives dans nos cœurs »
Cinq ans jour pour jour après la disparition de Louis Jacquemard, 18 ans, dans un terrible accident de la route à Blanzy, Nancy et Fabrice, ses parents et Agathe, sa sœur, ont souhaité lui adresser un hommage.
« Notre très cher Louis, déjà cinq ans que tu nous as quittés dans un pays lointain. Il ne passe pas un jour sans que tu vives dans nos cœurs. Ta bande de copains nous est restée fidèle. La filière Staps du Creusot a dédié une salle de sport en ton nom, ce qui nous a beaucoup touchés. Nous tenions à te rendre hommage et te raconter tout ce que nous avons réalisé en ton absence. »Cinq ans jour pour jour après le décès de Louis Jacquemard à l’âge de 18 ans, dans un tragique accident de la route le 11 décembre 2015 sur la RCEA à Blanzy, Nancy, Fabrice et Agathe, ses parents et sa sœur, ont tenu à lui rendre hommage et à lui montrer qu’ils continuent de se battre.« Tu es notre héros »Lors d’une discussion avec ses parents, Louis avait expliqué qu’en cas de catastrophe, il souhaitait faire don de ses organes. En état de mort cérébrale malgré l’intervention rapide des secours, Louis a pu donner son cœur, son foie, un de ses reins, sa cornée et une partie de son système vasculaire. Un don qui aura permis de sauver la vie d’au moins trois personnes en urgence vitale, aujourd’hui en bonne santé ( lire par ailleurs ). « Grâce à toi, nous avons rencontré des personnes formidables au sein du service de coordination des prélèves d’organes du centre hospitalier de Dijon, avec qui nous sommes toujours en contact. Nous sommes fiers de toi, que tu aies sauvé des vies. Tu es notre héros. »Et si tous ont fait le choix d’avancer comme l’aurait souhaité Louis, son absence laisse un vide permanent au sein de sa famille. « Chacun d’entre eux te rend hommage à sa façon. Tes cousines te font briller dans le ciel à travers une étoile qui porte ton nom. On ne dure pas éternellement mais nos souvenirs vivront aussi longtemps que cette étoile brillera », poursuivent Nancy, Fabrice et Agathe, qui avouent que cette période est très compliquée. « Ces jours ne sont pas simples du tout. Ils devraient être des jours comme tous les autres mais non, ils nous rappellent l’accident et tout ce qui s’est passé ensuite. Mais il faut être fort. »
Des aménagements sur les lieux de l’accident à BlanzyS’ils n’ont pas souhaité créer d’association au décès de leur fils, Nancy et Fabrice s’investissent pour expliquer l’importance du don d’organes. « Chaque année, l’Epide organise le trophée Louis Jacquemard qui connaît un succès grandissant. Cela nous permet à cette occasion de mettre en lumière ce geste important qui est le don d’organes. Louis était un mordu de basket comme l’est toujours Agathe. Une journée de sensibilisation était prévue en début d’année mais a été annulée en raison du Covid. Le Basket club étangeois a d’ailleurs fait un geste financier pour le don d’organes. »Outre ces actions, Nancy et Fabrice voient d’un bon œil la sécurité de plus en plus renforcée sur les lieux de l’accident. « De voir qu’un radar a été installé, que la limitation de vitesse a été abaissée et que la route est de plus en plus sécurisée nous fait du bien, même s’ils ne nous ramèneront pas Louis », confessent ses parents. Avant de conclure en s’adressant à leurs fils : « Aujourd’hui nous profitons de la vie et nous apprécions chaque instant qui passe. Tu nous manques, mais ce n’est pas parce que tu es hors de nos vues que tu es hors de nos pensées. »
Donneurs d’organes : ce que dit la loi
Si par le passé, la décision revenait aux parents ou aux tuteurs légaux d’autoriser ou non le prélèvement d’organes, la loi santé votée par les députés le 14 avril 2015 inverse la logique. Depuis 2017, tous les Français majeurs sont des donneurs présumés. Pour les personnes qui ne souhaitent pas faire don de leurs organes, il est possible de s’inscrire sur le registre national des refus. Avant 13 ans, âge auquel les enfants ont accès au registre national des refus, la décision revient aux parents. Toujours selon la loi, vous pouvez faire valoir votre refus par écrit et confier ce document daté et signé à un proche. Dans tous les cas, l’équipe médicale consultera la famille qui cherchera à savoir si la personne ne s’est jamais opposée, même à l’oral, au don d’organes. En France, le don d’organes est gratuit et anonymisé.
118 organes greffés en 2019 au centre hospitalier universitaire de Dijon
Si Nancy et Fabrice n’ont pas souhaité créer d’association suite au décès de Louis, ils restent cependant en relation permanente avec l’équipe Coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus (CHPOT) du centre hospitalier universitaire (CHU) de Dijon. Composée de dix personnes, elle gère sept jours sur sept et 24 heures sur 24 le prélèvement d’organes sur les personnes en état de mort encéphalique, plus communément appelée mort cérébrale.
Des visites dans le cadre de formations
« Nous nous rendons à Dijon quatre fois par an pour témoigner dans le cadre des formations organisées pour le personnel soignant », explique Fabrice Jacquemard. Des témoignages qui permettent au corps médical d’adapter la prise en charge des familles. « Nous expliquons dans quelles conditions nous avons été accueillis. Ce qui était bien, ce qui pourrait être amélioré. Pour nous c’est très important, d’autant plus que l’équipe est formidable », poursuit Nancy.
24 % de personnes opposées au don d’organes
En Saône-et-Loire, s’il est possible de prélever des organes au sein des services Coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus (CHPOT) de Chalon-sur-Saône et Mâcon, la greffe doit être réalisée dans un centre hospitalier universitaire. En 2019, au CHU de Dijon, sur 66 personnes en état de mort encéphalique, 35 ont eu un ou plusieurs organes prélevés alors que 24 % s’y sont opposés comme l’autorise la loi ( lire par ailleurs ). « Pour les autres personnes, ce sont des contre-indications médicales qui ont empêché le prélèvement, débute Sophie Marion, infirmière coordinatrice au CHPOT. Au total, 118 organes ont été greffés à des personnes dans le besoin. »
Si en moyenne un donneur offre un peu plus de trois organes, Louis, lui, a donné son cœur, son foie, un de ses reins, sa cornée et une partie de son système vasculaire. Il a ainsi offert une nouvelle vie à plusieurs jeunes qui attendaient une greffe.
Le JSL